6 % des bébés connaissent des coliques au cours de leurs premiers mois. Ce chiffre n’a rien d’anecdotique : derrière ces statistiques, des milliers de parents cherchent chaque jour à soulager les pleurs de leur tout-petit, parfois au prix de remèdes discutés comme l’eau de colique. En France, malgré les prises de position de l’Organisation mondiale de la santé et des sociétés savantes, l’eau de fenouil continue d’être vendue en pharmacie, entretenue par la tradition et la transmission familiale. Les rayons regorgent de flacons promettant l’apaisement, mais la certitude, elle, se fait rare. Entre avis médicaux, recommandations officielles et conseils du cercle proche, la frontière se brouille, laissant planer le doute sur les véritables besoins du nourrisson de deux mois.
Reconnaître les coliques chez un bébé de 2 mois : signes et causes à connaître
Chez un nourrisson de deux mois, les coliques ressemblent à un scénario bien rodé : pleurs aigus, toujours plus insistants en soirée, jambes recroquevillées, poings fermés, visage cramoisi. Difficile pour les parents de rester impassibles devant cette scène. L’abdomen se durcit, le ventre se gonfle, et l’inquiétude grimpe d’un cran à chaque nouvelle crise. Ces manifestations, fréquentes dans les semaines qui suivent la naissance, déstabilisent même les plus aguerris.
Pourquoi ces épisodes ? Le système digestif du bébé, encore en pleine maturation, n’a pas encore trouvé son rythme. Les gaz s’accumulent, générant des douleurs. Une tétée trop rapide, un biberon avalé en hâte, une formule inadaptée ou encore, plus rarement, une intolérance aux protéines de lait de vache : autant de pistes évoquées sans qu’aucune ne s’impose clairement. Une chose est sûre : la colique du nourrisson reste un diagnostic d’exclusion, posé uniquement si aucune maladie sérieuse ne vient expliquer les symptômes.
Voici les signes qui doivent alerter les parents et aider à reconnaître le tableau classique de la colique :
- Pleurs persistants qui surviennent sans cause évidente
- Manifestations digestives : ventre dur, gaz, agitation, inconfort visible
- Pas de fièvre ni de perte de poids associée
Selon les études, les coliques touchent entre 20 et 30 % des jeunes enfants. Les pédiatres rappellent que, malgré l’intensité des crises, elles ne mettent pas en danger la santé du bébé. Gardez cependant un œil attentif : si votre enfant refuse de manger ou semble abattu, il est préférable de consulter rapidement.
Faut-il donner de l’eau de colique à un nourrisson ? Ce que disent les experts
La question revient régulièrement en cabinet : peut-on donner de l’eau, parfumée, minérale, « spéciale coliques », à un bébé de deux mois ? Les professionnels de santé sont catégoriques : seul le lait maternel ou infantile suffit à couvrir les besoins en eau du nourrisson à cet âge. Proposer de l’eau, sous quelque forme que ce soit, risque non seulement de réduire l’apport nutritif, mais aussi de perturber l’équilibre fragile de son organisme.
La Société française de pédiatrie ne laisse aucun doute planer : introduire de l’eau trop tôt expose à un déséquilibre hydro-électrolytique. Pourtant, certains parents, mal informés ou influencés par des pratiques anciennes, continuent de tenter l’expérience, persuadés d’apporter du réconfort à leur enfant. Or, à ce jour, aucune étude sérieuse n’a démontré un effet bénéfique de l’eau, même de fenouil, sur les coliques.
Le choix de l’eau pour la préparation des biberons est d’ailleurs strictement encadré : elle doit être faiblement minéralisée et porter la mention « convient à l’alimentation des nourrissons ». L’eau du robinet, même contrôlée, peut contenir des substances indésirables pour un organisme aussi jeune.
Les recommandations suivantes permettent d’éviter les erreurs les plus fréquentes :
- Ne jamais donner d’eau en dehors du lait avant l’âge de 4 à 6 mois
- N’utiliser une eau adaptée que pour la dilution du lait en poudre
- Aucun effet démontré de l’eau, même aromatisée, sur les douleurs digestives
En cas de doute ou de symptômes inhabituels, prenez le temps d’échanger avec un professionnel de santé. L’hydratation du bébé passe exclusivement par la qualité et la fréquence des tétées ou biberons, rien d’autre.
Des solutions douces et efficaces pour apaiser les coliques de votre bébé
Les coliques du nourrisson font l’objet de beaucoup de fantasmes et de tentatives de remèdes maison. Pourtant, aucun mélange d’eau ou d’infusion ne s’est réellement imposé comme solution miracle. Si les pleurs persistent, misez sur des gestes simples, éprouvés, et validés par les soignants.
Voici les réflexes qui peuvent faire la différence au quotidien :
- Le portage, en écharpe ou contre le parent : la chaleur et le mouvement rassurent et apaisent les tensions
- Les flexions douces des jambes et les petits massages circulaires sur le ventre, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre
- L’attention portée à la prise du sein ou du biberon : une bonne succion limite l’ingestion d’air, souvent responsable d’inconfort
- Pour les bébés nourris au biberon, la discussion avec le pédiatre sur le choix d’un modèle anti-colique peut être utile
Certains professionnels évoquent aussi les probiotiques, comme le Lactobacillus reuteri. Les avis divergent encore, mais quelques recherches récentes montrent un effet possible sur la fréquence et l’intensité des pleurs. Quant à la modification de l’alimentation maternelle, notamment l’éviction des protéines de lait de vache, elle ne se justifie qu’après évaluation médicale. Les médicaments restent une option rare : la patience, la régularité et la bienveillance constituent la meilleure réponse pour traverser cette période délicate.
Hydratation du tout-petit : recommandations essentielles pour le bien-être de bébé
À deux mois, un nourrisson n’a besoin que de lait, qu’il soit maternel ou infantile, pour couvrir l’ensemble de ses besoins en eau et en nutriments. Donner de l’eau, même faiblement minéralisée, n’apporte rien de plus et peut même provoquer des déséquilibres. Les sociétés savantes le répètent : ni eau pure, ni eau dite « de colique », ni infusion, quel que soit le motif. Seule une situation exceptionnelle, évaluée par un professionnel, pourrait justifier l’apport d’une boisson supplémentaire.
Le lait assure à la fois l’hydratation et l’apport calorique nécessaires au bon développement du tout-petit. Les reins du nourrisson, encore en apprentissage, supporteraient mal un surcroît d’eau, même minérale. L’été, y compris en période de chaleur, les apports lactés suffisent, sauf cas très particulier.
Si vous devez préparer un biberon, utilisez uniquement une eau faiblement minéralisée portant la mention « convient à la préparation des aliments des nourrissons ». Respectez toujours les dosages : ajouter trop d’eau dilue la ration, en mettre trop peu surcharge les reins. Les remèdes traditionnels, les recettes trouvées sur internet ou les conseils non validés par des professionnels doivent rester à distance.
En cas de doute, mieux vaut s’en remettre à l’avis du pédiatre que de céder aux sirènes d’un remède miracle. Les besoins en hydratation du bébé sont clairs : le lait et rien d’autre. C’est la meilleure garantie pour traverser ces premières tempêtes en toute sérénité.


